Après quelques réflexions sur le manga suivant que je vous présenterai après Nana, j'ai décidé de continuer dans la veine "Shojo"... Non pas que je ne lise que ça, disons qu'ils ont certainement été parmis les premiers que j'ai lu avec la soif de savoir la suite , mais on peut aussi malheureusement trouver parfois le schéma répétitif. Seulement en ce moment, j'aime à relire certains... Et ces dernières semaines j'ai aimé à me replonger dans un des tout premier que j'ai lu, Fushigi Yugi.
Historiquement, Fushigi Yugi ふしぎ遊戯 est considéré comme le premier shojo manga publié en France (manga pour un public féminin assez jeune en général). Il est apparu dans l'héxagone donc en 1998... Seulement deux ans après la publication du dernier tome au Japon.
Ce n'est pas si mal, quand on considère le temps que prend la traduction d'un volume, le scannage, le nettoyage des pages et etc... avant que le livre se retrouve dans une librairie. Sachez qu'en général on compte justement deux ans d'adaptation en moyenne entre la publication d'un manga au Japon et son arrivée dans les librairie de France et de Navarre, à notre époque où nous sommes tous à l'affut de ce que produit le pays du soleil levant et où les teams de scantrad sont de plus nombreuses.
Enfin, Fushigi Yugi est aussi un manga fleuve, rien que 18 tomes pour raconter l'histoire d'une gamine raleuse, chieuse mais au final attachante. Si ce n'est pas mon shojo manga préféré, je n'y reste pas moins attachée. Il y a une magie que l'auteur a su développer tout au long de l'histoire, un humour bien à elle (qu'on a plaisir de retrouver dans les autres de ses manga) qui soupoudre ce manga doux sucré d'une petite saveur acidulée!
Entrons dans le vif du sujet, Fushigi Yugi, traduit en français par "un jeu étrange", est l'une des plus célèbres oeuvres de Yuu Watase, mangaka originaire du Kansai (région d'Osaka). Commencée en 1992 dans les pages du magasine de pré-publication de l'éditeur Shogakukan, Shojo Comic, la série Fushigi Yugi prendra fin quelques 18 tomes et 4 ans plus tard.
Résumé :
L'histoire est celle de Miaka Yuki, collégienne japonaise vivant à notre époque, et de sa meilleure amie Yui Hongo. Leurs vies basculent lorsqu'un jour Miaka ouvre un livre à la bibliothèque de leur quartier, "les écrits des quatres dieux du ciel et de la terre". Aspirées dans l'histoire, elles se retrouvent dans un autre monde très différent du leur.
En arrivant au royaume du Konan, Miaka découvre qu'elle est la très attendue prétresse de Suzaku, le dieux protecteur du royaume du Sud. Sa mission est de rassembler 7 étoiles, les étoiles de Suzaku, pour invoquer le Dieux protecteur qui pourra alors concrétiser trois de ses voeux. Le seul soucis de Miaka va être que la prêtresse de Seiruy, dieux protecteur du royaume voisin, vient aussi d'apparaitre... et c'est Yui!
Si l'on aurait pu s'attendre aux habituelles histoires à l'eau de rose, ce n'est pas là qu'on a envie de classer Fushigi Yugi, justement! Le monde fantastique, dans lequel les deux jeunes filles se retrouvent, n'est pas sans ressemblance avec une certaine Chine Antique revisitée par la main d'une japonaise délirante. Magie, aventures, mustères, découverte de soi et amitiés sont les themes principaux, avant que l'amour vienne aussi s'en mêler.
Après, on pourrait critiquer l'aspect très "shojo" du manga dans le caractère de l'héroine, Miaka. Effectivement, comme dans tant d'autres oeuvres du même genre, c'est une jeune fille raleuse, énervante et assez idiote qu'on nous présente...
Comme dans tout shojo manga, à défaut de ne pas être une lumière, Miaka a pourtant un bon coeur, une âme pure légèrement corrompu par son amour imodéré pour la nouriture! Enervante au début, claire comme l'eau dans ses actes, elle ne peut que se bonifier avec le temps au fil de l'histoire...
C'est l'une des raisons principales pour laquelle ces manga peuvent parraître "gniangnian" au début. Il n'en reste pas moins qu'ils sont aussi souvent porteurs de bonnes et gentilles paroles, d'exemples pour le jeune lectora auquel il se dirige.
Mais n'espérez pas un grand moment de littérature, ce n'est pas le but d'un tel ouvrage, c'est plus une porte ouverte sur le rêve qui s'ouvre devant nous, le rêve de la jeune fille un peu niaise qui vit au fond de nous. On pourrait aussi dire que c'est un manga qui n'interessera pas les hommes... Pourtant la version animée a captivée quelqu'uns de mes amis masculins, et Watase dit elle-même être surprise que son histoire plaise presque autant au jeune public féminin que masculin japonais!
Cependant, l'attrait majeur que je trouve à Fushigi Yugi est certainement son approche japonaise du monde chinois. Mais aussi de l'Histoire en général, des légendes, des croyances et ... un petit clin d'oeil à l'un des plus vieux sites archéologiques japonais.
Je doute que si je vous parle de l'ère Asuka, beaucoup d'entre vous comprendrons... Mais il est une vieille légende chinoise qui semble depuis cette époque (du 6eme au 8eme siècle, contemporaine de la dynastie Tang en Chine) avoir survêcue au Japon, justement celle des quatres dieux...
Autant vous prévenir de suite, Suzaku, Seiryu, Byakko et Gembu ne sont pas si connus en Chine. On les croise même jamais... (sauf exception qui ne m'est arrivée qu'une seule fois dans un parc public).
Ils sont normalement les gardiens des points cardinaux, Suzaku le phénix marquant le sud avec la couleur rouge, Gembu, la tortue à deux têtes, marquant le Nord avec la couleur noire (bien que Watase parle d'argent...), Byakko, le tigre, surveillant l'Ouest pendant que Seiryu, le dragon bleu, est à l'Est. Seulement, là que le bas blesse et que la légende est bien japonaise, c'est qu'en Chine, il y a 5 points cardinaux!
Cinq? Et oui!!
Quel est le cinquième à votre avis? Je vous laisse chercher! ^__-
Pour revenir à Fushigi Yugi, une seconde aventure est publiée depuis quelques années... Une suite qui est en faite une préquelle, se passant quelques 200 ans avant l'histoire de Miaka, selon le temps du livre. C'est Fushigi Yugi, la légende de Gembu (ふしぎ遊戯 玄武開伝 Fushigi Yuugi Genbu Kaiden) et ce manga fera l'objet d'un autre article.
Je vous donne tout de même un conseil, lisez d'abord la première histoire. La raison est qu'en l'espace de 10 ans qui sépare le début des deux histoires, le style de l'auteur a évolué. C'est une chose normale et heureuse, mais du coup les lecteurs qui s'aventureraient à commencer avec Fushigi Yugi, la Légende de Gembu pourraient être déçu en lisant Fushigi Yugi en second.
Pour ceux qui préfèrent regarder des images plutôt que lire, il existe la série animée du même nom. 52 épisodes et 3 0AV, tous sortis en DVD chez Dybex (deux coffrets de 26 épisodes pour la série animée et un dvd pour les OAV...). Mais comme toujours, le scénario diffère quelque peu...
Pour résumer :
Titre : Fushigi Yugi
Titre original : Fushigi Yuugi ふしぎ遊戯
Auteur : Yuu Watase
Editeur original : Shogakukan
Editeur français : Tonkam
Nombre de volumes : 18 (terminés!)
Année de production du manga : 1992-1996
Année de publication en France : 1998-1999
Pour plus d'informations et d'images du manga, comme de l'animé, je vous invite à visiter le site Miaka no Seishin.
Pour celles et ceux qui comme moi sont interessés par le petit côté historique des quatre dieux, voici la présentation du Takamastsu Zuka Kufun, un site archéologique découvert dans les 70 dans la région de Nara (Kansai, région de Yuu Watase), pas si loin de Kyoto. Cette tombe de l'ère Asuka présente les quatres dieux et la division du ciel en 4 groupes de 7 constellations d'étoiles... ça ne ressemble pas fortement à l'histoire ça?! ^__-
Have Fun et bonne lecture!
Toutes les images de cet article sont les oeuvres et la propriété de Madame Watase, de l'éditeur Shogakukan et de son ayant droit français Tonkam. Ils ne sont ici qu'à titre de présentation de l'oeuvre et d'illustration.
Du même auteur, chez le même éditeur, vous pouvez aussi découvrir : Ayashi no Ceres, un conte de fée céleste.